Publication gratuite d'articles

Abbaye de Saint-Sever-de-Rustan

Publi du mardi 27 mars 2012
Partager :
Vous avez aimé ? NulBof bofMitigéPas malBien
(3 vote(s) | 5,00/5)
Ancienne abbaye de Saint-Sever-de-Rustan

La petite ville dont l’église fixe en ce moment notre attention, dans les Hautes-Pyrénées, doit sa dénomination spéciale à la rivière de la Ros, en latin Russa, qu’elle avoisine. Elle est bâtie, en effet, dans le bassin russan ou rustan, in valle russitana, comme disent les anciens titres. Et c’est sur la rive gauche que les premières habitations rurales vinrent s’agglomérer, autour d’une abbaye bénédictine, dans les derniers temps de la période mérovingienne.

Cet ancien monastère fut, dès le principe, dédié à saint Sever. Mais il ne faut pas le confondre avec celui qui, alors, avait adopté un patronage analogue, sur un autre point de la Gascogne, compris, depuis 1790, dans le département des Landes.

Saint-Sever-Rustan fut ruiné par les Sarrasins, dans le VIIIe siècle. Centule Ier, comte de Bigorre, qui le rétablit un peu plus tard, obtint, en 1088, du pape Urbain II, une bulle de confirmation en faveur de cette bonne œuvre. L’histoire reporte donc à la fin du XIe siècle la reconstruction de l’église qui nous occupe.

Dans le plan orienté de ses grandes lignes, une porte, haute de 5m50 et large d’environ 0m80, fut ménagée, pour le public, sur la façade méridionale; attendu que la population, limitée à l’est par la rivière, et au nord par l’enclos monastique, ne pouvait se développer facilement que dans cette direction.

Porte de Saint-Sever Rustan

Porte de Saint-Sever Rustan

La porte de Saint-Sever Rustan se couronne d’un plein cintre archivolte de trois forts tores concentriques, dont quatre colonnes reçoivent la retombée. Les fûts, disposés deux à deux entre bases romanes et chapiteaux profondément fouillés, suivent, à droite et à gauche, l’évasement de l’ouverture. Celle-ci s’arrondit au sommet de la baie, sans ménager à son tympan, demi-circulaire, une surface propre à recevoir des sculptures, telles qu’on les retrouve assez généralement à cette place, comme, par exemple, à Saint-Aventin, à Saint-Béat et à Valcabrère, pour ne parler que d’une même région archéologique.

Le sujet principal, que l’art chrétien de cette période réserva presque toujours pour ce tympan, se trouve sculpté, à Saint-Sever sur la face antérieure d’un chapiteau assez dégradé, mais dont il est encore possible de distinguer les linéaments, du côté droit de cette porte. On y reconnaît Jésus assis, nu-pieds et nimbe crucifère en tête. Il bénit de sa main droite; et, de la gauche, il porte le livre fermé de ses divins enseignements.

Son corps entier est encadré d’une auréole elliptique, dont la périphérie se trouve rehaussée de perles, sculptées en haut relief. Deux anges, à ailes déployées, et revêtus de longues tuniques, servent de support à cette auréole. Ils sont nu-pieds comme le Christ.

Notre porte, très voisine du mur pignon occidental, ouvre immédiatement sur une nef qu’aucun bas-côté n’accompagne. Un transept, qui mesure 22m du sud au nord sur 5m de largeur dans l’œuvre, réalise la forme d’une croix latine dans l’ensemble de l’édifice, étudié, coté et dessiné, avec grand soin par M. Hte Durand.

Sa longueur totale est de 38m50; et sur cette longueur l’inter-transept et le chevet prennent ensemble 13m50.

La longueur réelle de la nef est donc de 25m. Elle en a huit de largeur, et treize de hauteur sous la clé de sa voûte.

Cette longueur se partage en quatre travées assez inégales, et séparées en outre par des arcs doubleaux à vive arête. Ces arcs doubleaux portent sur huit colonnes, qui se dressent en avant d’un égal nombre de pilastres, auxquels correspondent, à l’extérieur, des contreforts sans caractère spécial.

Trois fenêtres, remaniées depuis la construction du XIe siècle, alternent régulièrement avec les contreforts de la façade méridionale.

Une quatrième est percée dans l’épaisseur de celui qui indique la limite orientale de la nef, à la rencontre du transept. Les archivoltes en hémicycle et les colonnettes qui la décorent décèlent l’ancienneté de sa construction. Elle a pourtant subi une modification qui la dépare, sous prétexte de mettre sa longueur en harmonie avec celle de ses voisines.

D’après la Société historique de Gascogne en 1871.

Crédit photo Monique Coelho pour Patrimoine de France.


Autres articles interessants :

Critères de publication - Résumé

Minimum 250 mots / article
Max 3 liens / article de 250 à 400 mots
Max 5 liens / article de plus de 400 mots
Utilisation d'une "image à la une"
Pas de contenu dupliqué