Publication gratuite d'articles

château de Blois

Publi du dimanche 17 mars 2013
Partager :
Vous avez aimé ? NulBof bofMitigéPas malBien
Pas encore noté
Château de Blois

Après avoir passé en revue les principales habitations privées bâties sous le règne de François Ier à l’exemple du maître, étudions les palais, les grandes résidences, où le génie de la Renaissance a laissé sa gracieuse empreinte, et commençons nos descriptions par la partie du château de Blois que François Ier fit élever. Nous avons vu que Louis XII avait fait commencer les grands travaux qui devaient renouveler entièrement le vieux manoir des comtes de Blois, et quel style riche et déjà caractéristique les artistes français avaient imprimé à leur œuvre.

Nous allons voir quelle marche lente, mais certaine, suivit l’architecture a partir de cet élan donné par Louis XII. Nous ne pouvons mieux faire que d’emprunter la description des constructions élevées a Blois par François Ier aux Archives des monuments historiques.

« L’ordonnance de l’aile de François Ier, du côté de la cour, paraît avoir inspiré le château de Chambord dans plusieurs de ses parties, notamment dans les escaliers extérieurs et les entablements. Mais ici il y a plus de richesse et de délicatesse, et surtout plus de variété dans l’ornementation. A Chambord, construit après la mort de la reine, toutes les sculptures sont composées d’un fonds commun de F et de salamandres couronnés, sans cesse reproduits ; a Blois, à ces deux emblèmes habituels du roi se joignent ceux de la reine, répétés par quatre : le C couronné, l’hermine de Bretagne, le bouquet de lis naturels et le cygne percé d’une flèche. La façade se compose de trois ordres : le premier, en soubassement d’un goût simple et sévère, fait ressortir merveilleusement la richesse de ceux qui le surmontent, et dont les fenêtres à double croix sont décorées de pilastres, brodées de fines arabesques et séparées par des trumeaux ornés de salamandres colossales.

Château de Blois, aile dite de Louis XII, façade sur la place du château, statue équestre.

Château de Blois, aile dite de Louis XII, façade sur la place du château, statue équestre.

La corniche a coquilles, très-chargée d’ornements, supporte une terrasse étroite bordée de balustres qui sont formés de F et de G couronnés, entrelacés de la cordelière de. Bretagne, et séparés de distance en distance par des candélabres dans le goût antique. Les lucarnes qui prennent jour sur la galerie, sont aussi très-riches de décoration et d’un goût bien plus relevé qu’a Chambord. Leurs pinacles, accostés de petites figures d’enfants tenant des guirlandes, offrent des niches où l’on a posé des statuettes allégoriques représentant les Saisons, l’Amour, etc. Les cheminées participent de l’élégance de style répandue sur tout l’édifice : composées de briques placées en épi et d’arrêtés de pierre, des salamandres grimpent le long des tuyaux, couronnés d’une espèce de crénelure, quelques-uns flanqués de fuseaux de pierres enferme de candélabres.

A l’ancien milieu de la façade, dont l’étendue a été diminuée par les constructions de Gaston d’Orléans, s’élève un escalier à jour, magnifique de pensée et d’exécution. Chaque ouverture, pratiquée en balcon, est ornée d’une balustrade formée de fuseaux a feuillages aux premières rampes, de F et de salamandres de ronde bosse aux rampes supérieures. Au-dessus de la corniche, pareille a celle de la façade, s’élève un attique terminé en terrasse, et dont l’entablement est riche de toute la richesse que pouvait y apporter l’imagination des sculpteurs de la Renaissance. Les balustres de la terrasse et les salamandres placées au sommet des contre-forts résument les deux systèmes de la décoration des balcons des rampes. Les contre-forts sont ornés de faisceaux d’arabesques d’un goût exquis, et de très-belles niches où ont été placées des statues allégoriques … Le berceau rampant de l’escalier est décoré de nervures croisées, dont les points d’intersection portent des médaillons avec des encadrements variés a l’infini, et qui offrent alternativement, dans leur champ, les quatre emblèmes de la reine et les deux du roi. Ces nervures grimpent ainsi jusqu’en haut, où elles s’épanouissent sous une voûte annulaire que supporte un noyau brodé du haut en bas de merveilleuses arabesques …

Au surplus, on ne saurait décrire les richesses inouïes de la décoration de cet escalier : les salamandres enflammées, les chiffres gigantesques, les pluies de mouchetures d’hermine et de fleurs de lis, les arabesques qui étreignent les contre-forts comme les rameaux enlacés d’un lierre, les mille détails de sculpture, produits d’un art plein de hardiesse, de grandeur et de fantaisie. Il est impossible de trouver, dans une construction, plus d’élégance dans la masse, plus de délicatesse dans les détails … Ne pourrait-on pas dire que c’est la pièce capitale de l’architecture de la Renaissance ?…

L’ordonnance de la façade du nord de l’aile de François Ier est toute différente, et plus dans le goût de la Renaissance italienne. Il est aisé de voir qu’elle a été construite plus tard que la façade du midi ; mais avant 1525 cependant, puisqu’on y remarque encore les emblèmes de la reine Claude employés dans sa décoration.

En effet, cette façade est plaquée contre une autre qui était dans le même style que celle de la cour, et dont on mura les ouvertures du côté du nord. Ce qui doublait ainsi l’épaisseur de l’aile et permettait de faire un lieu de résidence d’un corps de logis qui n’avait dû être d’abord qu’une galerie destinée a réunir la façade de l’ouest à celle de l’est, à peu près comme sont à Chambord les ailes qui joignent le donjon à l’enceinte principale …

Fragment du château de Blois (partie François Ier)

Fragment du château de Blois (partie François Ier)

La façade du nord sans l’exécution de laquelle on reconnaît facilement deux mains différentes, est toute de pierre de taille, comme celle de la cour, et composée de trois étages à partir de la salle des Etats jusqu’à la moitié a peu près de sa longueur. Elle n’en compte ensuite que deux, parce que l’architecte qui construisit cette seconde moitié, peut-être la première dans l’ordre des dates, l’a assise sur la crête de l’ancien fossé de la forteresse et sur les fondations mêmes, en sorte que le soubassement de son édifice se trouve à la hauteur du premier étage de l’autre. Les fenêtres des deux étages supérieurs sont ouvertes sur des arcades, formant des espèces de loges, prises dans l’épaisseur des murs et revêtues de peintures de couleurs vives et tranchées dont ou a ravivé les tous, sur lesquelles se détachent en or sur des médaillons blancs les chiffres de François et de Claude… Des pilastres superposés, ornés d’arabesques dans la partie la plus ancienne, séparent les loges, et des évidements en forme de niches, régnant dans la hauteur des différents étages, partagent toute l’ordonnance en six parties.

Quatre balcons de pierre, a pans, soutenus par des encorbellements, très-riches de profils et portant les emblèmes royaux, sont espacés le long de la façade a la hauteur du deuxième étage. Le premier balcon est surmonté d’un oratoire, élevé après coup, et dans la partie à trois étages les balcons sont prolongés en forme de tourelles percées de fenêtres longues et cintrées jusqu’au-dessous des fenêtres géminées du premier étage, où se trouve leur encorbellement surmonté de trois bas-reliefs représentant des travaux d’Hercule … Entre l’entablement et la couverture règne une galerie ouverte avec une balustrade de pierre d’un goût très-simple. Des lucarnes devaient s’élever derrière cette galerie ; mais l’ordonnance fut changée avant la construction de leurs pinacles, et le toit, ayant été amené jusqu’au-dessus de la balustrade, fut soutenu par des colonnettes courtes appuyées sur les balustres. Cette galerie devint ainsi une espèce de solarium, dans le goût italien, et rendit inutiles les gargouilles qu’on laissa néanmoins subsister. »

Voir aussi : Blois et son patrimoine.


Autres articles interessants :

Critères de publication - Résumé

Minimum 250 mots / article
Max 3 liens / article de 250 à 400 mots
Max 5 liens / article de plus de 400 mots
Utilisation d'une "image à la une"
Pas de contenu dupliqué