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Le Mont Saint-Michel

Publi du jeudi 27 juin 2013
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Mont Saint Michel

Si il est un monument qui attire beaucoup de monde c’est sans conteste le Mont Saint Michel. Fierté religieuse comme militaire il intrigue par son mystère et impressionne par sa puissance. Une poigne de fer dans un gant de velours ?

Le Mont Saint-Michel est une roche granitique d’un kilomètre de circonférence et de soixante mètres d’élévation au-dessus des grèves bleuâtres qui l’entourent, au milieu desquelles on n’aperçoit aucun autre rocher que Tombelaine. En faisant le tour du Mont par la grève, on est surpris de ses différents aspects.

Au couchant, il est sombre et désolé. A l’est et au midi, le grandiose s’allie au pittoresque. Au nord, la scène change : ce sont les hautes murailles de la Merveille, qui semblent s’appuyer sur leurs nombreux contreforts pour résister aux vents et aux tempêtes. De ce côté, sur un bloc de rochers appelé le Pic-Saint Aubert, se trouve une petite chapelle dédiée à saint Aubert, évêque d’Avranches et fondateur du Mont Saint-Michel. Cet oratoire a été rebâti dans le XVIe siècle sans aucune architecture. Les cicérones montois ne manquaient jamais de dire que ce bloc de rochers est le sommet du Mont, détaché par le pied de l’enfant de Bain, pour permettre à saint Aubert de construire sa collégiale, au VIIIe siècle.

Sur un autre bloc au nord est la Fontaine Saint-Aubert, recouverte d’une petite construction quadrangulaire, avec voûte ogivale, toit en bâtière, et fronton actuellement découronné, portant la date de 1757 et les armes aujourd’hui frustes de M. de Lancize, qui a fait élever cette construction. Les armes de la maison de Lancize sont : d’argent aux trois cannes de sable, becquées et membrées de gueules. Des matériaux éboulés font reconnaître qu’une rampe conduisait directement les pèlerins de l’Abbaye à la chapelle et à la fontaine Saint-Aubert. Le P. Arthur du Moustier, dans son Neustria Pia , rappelle que cette source miraculeuse, qui avait jailli sous la crosse de saint Aubert, possédait la vertu de guérir la fièvre et diverses maladies.

Un peu plus au levant, on trouve la Fontaine Saint-Symphorien, dont la maçonnerie est accolée aux remparts. L’eau qui en suinte annonce une source ferrugineuse : elle est limpide et excellente.

Le mont Saint Michel

par Jimmy Legrand

La ville

Outre sa défense naturelle de rocs saillants ou à pics qui entourent la montagne, la ville est ceinte de formidables remparts. Ses fortifications, en grande partie du moins, datent du XVe siècle et sont un magnifique spécimen de l’art militaire au temps de la féodalité. Grâce au patriotisme des religieux et aux libéralités du roi, l’abbé Robert Jolivet fit bâtir, avec une rapidité admirable, en 1417, ces murailles bordées de mâchicoulis et flanquées de tours, qui plongent dans la grève ou s’élèvent avec, les anfractuosités du rocher, pour former une audacieuse et puissante forteresse. Les tours sont au nombre de dix, dont nous donnons successivement les noms, en commençant par l’occident :

La tour Gabrielle ou tour du Moulin, ainsi nommée de Gabriel du Puys , lieutenant du Roi, qui la fit bâtir vers 1524, et du moulin à vent dont elle fut couronnée, en 1627, par dom Placide de Sarcus, deuxième prieur de la Congrégation de saint Maur. Cette tour est remarquable par sa solidité, l’épaisseur de ses murs, les voûtes de ses trois étages et la curiosité de ses détails, entre autres de son escalier ;

La tour Stéphanie ou des Pêcheurs, dont il ne reste plus que les bases sous les murs de la Caserne achevée en 1828. Une succession de bâtiments ainsi appelés de la destination qu’ils avaient pendant l’occupation de la maison centrale, et maintenant affectés au couvent de Saint-Joseph, conduit, par la rampe ou chemin de la roue qui les traverse, à

La tour de la Pillette, entre l’enceinte et l’Abbaye. Près de là se dresse une petite pyramide élevée en 1819, en souvenir de l’établissement de la rampe ou chemin creusé dans le roc pour faciliter les approvisionnements de la maison centrale. On a gratté l’écusson fleurdelisé qui la décorait ;

La tour du Roi et la tourelle du Guet, qui flanquent la porte de la ville ;

La tour de l’Arcade ou de l’Escadre, qui complète la défense de l’entrée du Mont ;

La tour de la Liberté, ainsi baptisée par la Révolution, qui y arbora le bonnet rouge sur une pique ;

La tour Basse, moins élevée que les remparts ;

La tour de la Reine, qui forme une demi-lune à l’intérieur des murailles et renferme une poterne ;

La tour Boucle, dans les pierres de laquelle étaient scellés des anneaux de fer pour amarrer les navires. Cette tour, aujourd’hui très-lézardée, a été bâtie par Vauban, et elle fortifie une nouvelle ligne extérieure de remparts, qui laisse en dedans un bout de l’ancien mur d’enceinte, qu’elle va rejoindre au dessus de la fontaine Saint-Symphorien ;

La tour Morilland ou du Nord, la plus voisine du château, la plus ancienne, la plus belle et la plus renommée de toutes par les assauts et les efforts qui sont venus se briser à ses pieds ;

Enfin, après une jolie guérite encorbellée, la tour Claudine, glorieusement ébréchée, qui unit les remparts à la Merveille.

Ces remparts et ces tours rendirent le Mont Saint-Michel une forteresse invincible, et quand les Anglais occupaient toute la Normandie, la bannière de France flottait encore et flotta toujours sur les tours du Mont, et elle y trouva un asile inviolable et glorieux.

La porte d’entrée de la ville a deux ouvertures, l’une pour les piétons, l’autre pour les voitures. Elle s’appelle la Bavolle et donne entrée dans la cour du Lion, qui tire son nom d’une pierre armoriée encastrée dans ses murs et représentant un lion posant fièrement sa griffe sur un écusson. Sur cet écusson, dont les émaux ne sont pas indiqués, on voit un chevron, accompagné de deux roses en chef et d’une étoile en pointe, avec la date moderne de 1806 (On ne peut pas voir dans cet écusson, comme on l’a voulu, les armes de l’abbé R. Jolivet, qui sont d’azur au chevron d’or, alias d’argent, chargé de trois tourteaux de sable, et accompagné de trois glands d’or dans leur coque de sable. Le millésime 1806 est la date du transport de cette pierre de l’extérieur dans la cour). Là se trouve, au-dessous du rempart, avec sa fenêtre d’observation ou judas, le corps-de-garde des bourgeois, dans lequel les étrangers étaient fouillés et déposaient leurs armes, et même leurs couteaux et leurs bâtons ferrés. Au fond de cette première cour, des deux côtés de la porte, qui conduit dans une autre cour intérieure, sont placées les Michelettes, deux énormes canons enlevés aux Anglais dans leur dernière attaque, en 1434. Cette porte, dite du Boulevard, est surmontée de l’écusson de l’Abbaye, presque effacé aujourd’hui, mais que nous retrouverons plusieurs fois ailleurs.

On passe cette seconde porte et on entre dans la cour de la Herse, dont la porte intérieure, ou porte Notre-Dame, laisse apercevoir les dernières dents de sa herse de fer remontée dans ses rainures de granit, derrière le blason de la ville, qui est d’azur onde à deux poissons d’argent posés en double fasce. Cet écusson est à peu près fruste aujourd’hui.

Cette troisième porte franchie, on est dans la ville, « petite ville, dit dom Th. Le Roy, autrefois remplie d’honnestes (honorables) gens et mesmes de nobles, comme il apparoist encore à présent par les bastiments et manoirs des maizons d’icelle, lesquels n’auroient pas esté si bien construitz si c’estoit pour loger cette multitude de pauvres gens, qui n’ont guère de quoi frire, maintenant en icelle habitantz. »

La ville se compose de quelques ruelles et d’une rue sombre et noire, bordée de maisons antiques, aux baies parfois cintrées, jadis toutes boutiques ou hôtelleries pour les pèlerins. C’est avec respect ou émotion qu’on monte cette rue, qui se tord aux flancs du rocher, et qui conduit, par des marches entaillées dans le roc vif, jusqu’à la porte de l’Abbaye, quand on pense que là ont passé, pendant dix siècles, des foules innombrables et les plus puissants monarques de la Chrétienté. Au milieu de cette rue, à gauche, voici l’église et le cimetière de la paroisse. C’est là que saint Aûbert reçut la sépulture, au dire de Guillaume de Saint-Pair. Cette acclésiole, placée sous le vocable de l’apôtre saint Pierre, n’offre rien de remarquable. Le chœur est porté sur une voûte, à cause de la déclivité du sol, et le pavé de l’église et du portique renferme plusieurs pierres tombales.

Entre l’église et le monastère apparaissent encore les ruines du couvent de Sainte-Catherine, restauré en 1366 par Tiphaine de Raguenel, femme de Bertrand du Guesclin. La pierre sur laquelle était gravé l’écusson de la famille du Guesclin a été encastrée dans une maison moderne sur les remparts.

Voir plus d’explications et de photos du célèbre Mont Saint Michel.


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