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L’état ancien, de la Gaule à la France

Publi du samedi 6 octobre 2012
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La France au XVIe siècle par Jean Jolivet cartographe.

Il est souvent difficile de se faire une idée précise d’un pays sans en connaître toute l’histoire qui a forgé son évolution. Le résumé qui suit tirée de la littérature du XIXe siècle est attribué à Girault de Saint-Fargeau et publié dans le « Guide pittoresque du voyageur en France ». Il donne un point de vu clair et rapide des peuples qui ont forgé la France et don le nom a bien souvent traversé l’histoire pour parvenir jusqu’à nous sous forme de noms de régions. Il met en perspective l’Empire Romain et les peuples qualifiés de barbares tout en introduisant la notion de monarchie qui elle aussi forgera une grande partie du territoire que nous connaissons.

Les Romains donnaient le nom de Gaule à la contrée qui s’étend entre les Alpes, le Rhin, l’océan Atlantique, les Pyrénées et la Méditerranée. Environ cent trente-deux ans avant l’ère chrétienne, les Marseillais, colonie de Phocéens établie depuis près de cinq siècles sur les bords de la Méditerranée, ayant demandé aux Romains de les aider contre les peuples circonvoisins, jaloux de leur prospérité, fournirent au peuple-roi l’occasion de s’emparer d’abord de la partie de la Gaule située entre les Alpes et le Rhône, et d’étendre ensuite leur conquête sur le pays qui se trouvait entre le Rhône et les Cévennes à l’ouest, et s’étendait au sud jusqu’à Narbonne. Le pays dont les Romains se rendirent maîtres reçut le nom de Provincia, d’où lui est resté le nom de Provence; la partie d’au delà du Rhône fut spécialement désignée par le nom de Provincia Narbonensis.

Soixante ans environ avant Jésus-Christ, Jules César entreprit la conquête de tout le pays qui était au nord-ouest des Alpes, et que l’on appelait Gallia Transalpina, ou Gaule transalpine, parce qu’elle était au delà des Alpes par rapport aux Romains. Trois grandes nations, les Celtes, les Belges et les Aquitains, différents de langage et de coutumes, étaient alors répandues dans toute la Gaule. Le territoire occupé par les Celtes avait pour bornes la Seine et la Marne au nord, la partie supérieure du Rhin et les Alpes à l’est, la Méditerranée et la Garonne au sud, et à l’ouest l’Atlantique ; les Belges étaient au delà de la Seine et de la Marne, et bordaient la partie inférieure du Rhin; les Aquitains étaient resserrés entre la Garonne et les Pyrénées.

Les successeurs du conquérant des Gaule changèrent plusieurs fois la division de ce pays. Dans le IVe siècle, sous Valens, ou le partagea en dix-sept provinces connues sous le nom de :

  • Ier Belgique, capitale Trêves.
  • IIe Belgique, capitale Reims.
  • Ier Germanie, capitale Mayence.
  • IIe Germanie, capitale Cologne.
  • Ier Lyonnaise, capitale Lyon.
  • IIe Lyonnaise, capitale Rouen.
  • IIIe Lyonnaise, capitale Tours.
  • IVe Lyonnaise, capitale Sens.
  • Ier Aquitaine, capitale Bourges.
  • IIe Aquitaine, capitale Bordeaux.
  • Ier Narbonnaise, capitale Narbonne.
  • IIe Narbonnaise, capitale Atx.
  • Hautes-Alpes, capitale Moustier.
  • Alpes Maritimes, capitale Embrun.
  • Viennoise, capitale Vienne.
  • Novempopulanie,capitale Auch.
  • Grande-séquanie, capitale Besançon.
La Gaule ancienne, Dédié au Roi, par son très humble et très fidèle sujet et serviteur Bourguignon d'Anville, géographe de sa Majesté 1719.

La Gaule ancienne, Dédié au Roi, par son très humble et très fidèle sujet et serviteur Bourguignon d’Anville, géographe de sa Majesté 1719.

La première Belgique s’étendait, à l’est, vers la Moselle, et comprenait les évêchés de Metz, Toul et Verdun. La seconde Belgique s’étendait, vers le nord et l’ouest, depuis la Meuse jusqu’à la mer, et, vers le sud, jusqu’à la Seine. La première Germanie, située, à l’est, le long du Rhin, comprenait le territoire de l’archevêché de Mayence et de ses suffragants eu deçà du Rhin. Strasbourg, Spire et Worms. La seconde Germanie s’étendait, au nord, le long du Rhin jusqu’à l’embouchure de ce fleuve, et comprenait le territoire des archevêchés de Cologne, de Liège et d’Utrecht. La première Lyonnaise commençait aux montagnes du Vivarais et s’étendait jusqu’aux sources de l’Aube et de la Marne, entre la Saône et la Loire. La deuxième Lyonnaise formait l’ancienne province de Normandie. La troisième Lyonnaise s’étendait depuis l’extrémité de la Bretagne jusques et y compris la Touraine. La quatrième Lyonnaise renfermait l’Ile-de-France, l’Orléanais, la Brie et une partie de la Champagne. La première Aquitaine comprenait la Marche, le Berri, le Bourbonnais, le Limousin et l’Auvergne. La deuxième Aquitaine s’étendait, à l’ouest, le long de la mer, depuis l’embouchure de la Loire jusqu’au delà de la Garonne, vers les Pyrénées. La première Narbonnaise s’étendait entre la Garonne et le Rhône, au sud de l’Aquitaine au nord et à l’ouest de la Méditerranée. La seconde Narbonnaise comprenait une partie de la Provence, sans que Arles et Marseille en fissent partie. Les Hautes-Alpes étaient formées de la Savoie. Les Alpes maritimes comprenaient une partie du Dauphiné, de la Provence et de l’Italie. La viennoise renfermait, à l’est du Rhône, une partie du Dauphiné, et à l’ouest le Vivarais. La Novempopulanie comprenait la Gascogne et les pays enclavés entre la Garonne, la mer et les Pyrénées. La Grande-Sèquanie était formée de la Franche-Comté et d’une partie de l’Helvétie.

Sous Auguste, auquel on dut la fondation d’un grand nombre de villes, la Gaule comprenait quatre-vingt-dix-sept peuples, cent vingt-sept cités, et trois millions de combattants, ce qui fait supposer une population de neuf à dix millions d’individus. Du temps de Néron, les peuples s’étaient partagés, et on en comptait trois cent cinq. Les Romains furent possesseurs assez tranquilles de la Gaule jusqu’à la mort de l’empereur Commode, vers l’an 194. Le défaut d’ordre établi pour la succession au trone livra bientôt l’empire à de continuelles agitations, et les barbares en profilèrent pour en ravager les plus belles provinces. Aux Germains se joignirent alors un grand nombre de peuples dont les noms étaient restés inconnus : les Allemands, les Goths, les Bourguignons et les Francs, dont il n’est question que sous le règne de Décius, au milieu du IIIe siècle. Vers l’an 400, Théodose avait chassé tous ces peuples de la Gaule et rendu le calme à l’empire ; ses deux fils, incapables de soutenir le fardeau de l’empire, virent, sous leur règne honteux, l’Italie conquise, Rome saccagée, et la Gaule en proie aux fureurs des Francs, des Alains et des Visigoths. D’abord ces barbares n’eurent d’autre but que la destruction et le pillage ; mais quelques années après, ils songèrent à se fixer dans le pays conquis, et, en 413, ils conclurent avec Honorins un traité par lequel ce prince céda aux Visigoths l’Aquitaine, et eux Bourguignons la Germanie et la province dite Maxima Sequanorum. Peu après, les Visigoths attaquèrent la Narbonnaise, les Bourguignons s’étendirent, et les Francs envahirent le nord. Suivant quelques opinions, un des chefs de ces derniers, nommé 1’haramond, aurait été le fondateur de la monarchie française, vers 420 ; cependant Clodion est le premier de leurs chefs que l’on connaisse plus positivement dans quelques parties du nord de la Gaule ; Childéric paraît avoir résidé à Tournai, où l’on a trouvé sa sépulture ; quant à Mérovée, on ne pourrait affirmer son existence, s’il n’avait donné son nom à la première race des rois de France.

Après la conquête des Francs, on distingua sept principales divisions dans la France, ou sur la superficie de l’ancienne Gaule : au nord de la Loire, la France proprement dite; la Bretagne et la Bourgogne au rentre; l’Aquitaine entre la Garonne, la Loire, les Cévennes et l’Océan ; au midi, la Vasconia, entre la Garonne, les Pyrénées et l’Océan; l’ancienne Narbonnaise formait la Septimanie et la Provincia ; au nord étaient la Neustrie et l’Austrasie. Les enfants de Clovis et ensuite ceux de Charlemagne se partagèrent les Gaules et y formèrent plusieurs royaumes répartis dans trois parties principales, désignés sous le nom d’ancienne France (entre l’Océan et la Meuse); de nouvelle France (qui comprenait la Germanie jusqu’au Rhin) ; de France moyenne (renfermant les pays compris entre le Rhône, la Saône, la Meuse et le Rhin). Le partage qui eut lieu, après la bataille de Fontenoi, entre Louis le Débonnaire et Charles, fit appeler l’ancienne France royaume de Charles, dénomination qui n’a pas laissé de trace ; il n’en est pas de même du nom de royaume de Lothaire, qui s’est conservé jusqu’à nos jours dans celui de province de lorraine. A la même époque, l’invasion et 1’élablissement des Normands introduisirent le nom de Normandie dans une partie de la Neustrie. Avant cette époque, l’émigration des habitants de la partie occidentale de l’île de Bretagne ou de l’Angleterre dans l’Armorique, donna le nom de Bretagne à cette province. Sous Charles le Chauve, la France était divisée eu quatre parties : la France, la Bourgogne, la Neustrie et l’Aquitaine. En résumé, tontes les divisions politiques, sous les rois de la première race et sous quelques-uns de leurs successeurs, tout les suivants: Francia, Ripuaria, Austrasia, Neustria, Alamania, Burgundia, Gotthia sive Septimania, Vascouia, Armorica, Britannia, Frisia, Belgica, Campania, Alsatia, Lotharingia , Normania, Aquitania, Provincia, Provencia ultra Jurensis.

Girault de Saint-Fargeau 1838.

La France au XVIe siècle par Jean Jolivet cartographe.

La France au XVIe siècle par Jean Jolivet cartographe.

Comme vous venez de le découvrir, le passé tortueux de notre pays explique en grande partie sa richesse tant historique qu’architecturale dans la mesure où de nombreux courants différents se sont entremêlés au fil des premiers siècles de notre histoire pour donner le pays que nous connaissons. Vous aurez aussi grâce à ce résumé historique tout le loisir de regarder votre voisin non plus comme un étranger mais comme le descendant direct de peuples qui somme toute, ne sont pas si éloigné que cela du votre.


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